04 Juin Bruno Kestemont
Pour un agronome « tropical » du début des années 80, j’ai trouvé « génial » le bouquin extrêmement didactique de Hugues et De Leener « Agriculture tropicale en milieu paysan africain ». J’ai l’impression que je connais ce manuel par coeur. Je me suis quasi abonné aux quelques livres didactiques qui ont suivi dans la même collection. Son « Paysans d’Afrique noire » a ensuite déterminé ma vision de l’agronomie jusqu’à maintenant.
Tout jeune candidat « interviewé » par ce grand homme avec d’autres (Christian Gouzée) et finalement sélectionné en 1985 pour un projet de crédit villageois d’OXFAM en Guinée-Bissau, j’ai mené ma barque sur le terrain en envoyant consciencieusement un rapport stencilé de plusieurs pages chaque mois au « comité d’accompagnement » dont Hugues faisait partie.
Bienveillance et connivence ont consacré notre relation pendant ces deux ans et demi, moi et Brigitte sur le terrain, lui en appui. Un homme intelligent, toujours souriant, ayant le bon ton de se montrer intéressé par notre retour d’expérience à l’occasion de nos rares réunions « en présentiel », de quoi forcer une admiration et un respect restés dans mon souvenir. Avec un petit sourire quand nous avons appris qu’il s’était fait rouler, lui le grand expert, quelque part lors d’un passage à Dakar, par un escroc.
Quand j’ai rejoint sa table au dernier Vert Pop, j’ai d’abord été un peu vexé qu’il ne me reconnaisse pas tout de suite mais j’ai eu le bonheur de retrouver le même homme et m’abreuver du même « coaching ». Soit dit en passant, je n’ai pas eu moins d’émerveillement de voir une co-présidence Ecolo aider le militant que je suis devenu entre-temps réaliser le respect « du terrain » par la campagne « dites-nous » qui a mené à la victoire Ecolo que l’on sait. Tel père tel fils me suis-je dit !