Baudouin Hamuli Kabarhuza

Une vie de combats partagés avec Hugues Dupriez: Mon témoignage sur notre parcours d’action pour le progrès du milieu rural au Congo

La mort de Hugues Dupriez laisse un grand vide, non seulement dans sa famille mais aussi dans la vie et le travail de tous ses collègues et amis, dont moi-même. Oui, j’ai perdu  un ami, un coach, un compagnon de lutte qui a changé le cours de ma vie ! Le monde ne sera plus le même. Cet ami belge qui m’a vraiment « fabriqué ». Dans mon combat pour les ruraux au Congo, je pouvais compter sur lui à tout moment, quel que soit l’endroit où il se trouvait sur la planète. Mais, comme disait le poète ivoirien  Bernard Dadié « les morts ne sont pas morts ! ». Oui, Hugues est vivant parmi les paysans africains et surtout dans les communautés du Kivu, des montagnes qu’il a tant aimées. Nous garderons précieusement sa mémoire, ses livres sur l’agriculture tropicale et l’agroécologie. Nous ne cesserons de rappeler ses efforts qui ont contribué à modeler nos réalités. Ses œuvres d’agronome sont certes décrites dans les rapports et les livres de Terres et Vie en Belgique mais il semé aussi dans les cœurs des Africains. Dans les lignes qui suivent, je vais raconter quelques épisodes de notre engagement commun.

 

Premier contact en Belgique en 1984 

En 1984, j’étais à la fin de mes études post universitaires en Belgique. Je me préparais à rentrer chez moi au Kivu, en RDC, pour aller enseigner à l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP)  de Bukavu à titre de professeur assistant au Département d’Anglais et cultures africaines. J’espérais aussi renouer avec les activités de vulgarisation agricole entamées avec l’Institut National des Etudes et Recherche Agronomiques (INERA) à Mulungu avant mon départ. Cependant, après un séjour de presque 3 ans en Europe, ponctué de voyages d’études en République dominicaine, aux Etats Unis et en Israël, j’imaginais mal ma vie entière devant un tableau noir en train d’enseigner des élites dans une province où la très grande partie de la population vivait dans la pauvreté, subissant de plein fouet l’impact négatif de la dictature de Mobutu, de la mauvaise gouvernance locale et des politiques d’ajustement structurel édictées par la Banque mondiale et le FMI.

Je me sentais prêt à me « jeter » dans l’action. Il ne me restait qu’à peaufiner ma démarche et mes perspectives. Et mes amis et frères belges, qui m’avaient chaleureusement accueilli et soutenu durant mes années d’études, encourageaient  tous  ma détermination. Un jour, Jean Morelle me dit : je vais inviter à la maison un cousin lointain, Hugues Dupriez, qui est agronome et qui travaille sur l’agriculture en Afrique. Il peut te suggérer des pistes intéressantes ! Et un soir, nous voilà donc à table  à Uccle, Bruxelles, chez Jean et Pepita Morelle avec Hugues Dupriez. Il a apporté son  livre Paysans d’Afrique noire. Nous avons parlé longuement de l’Afrique des villages en Côte d’ivoire, au Cameroun, en RDC, au Rwanda et au Sénégal. Nous avons échangé sur les politiques agricoles et le besoin de réformes, ainsi que sur la problématique de l’orientation de l’aide au développement ! Il nous a parlé d’une analyse comparative des pratiques agricoles chez les Sérères du Sénégal et les Bashi du Kivu, qu’il avait décrites. Étant de la tribu des Bashi moi-même, j’ai beaucoup apprécié la valorisation des pratiques agricoles de mon peuple, que pourtant le discours de la colonisation avait   considérées comme arriérées ! Hugues et moi avions des points d’intérêt communs. Il s’agit de la détermination d’accompagner les communautés rurales à mieux vivre et de la recherche des meilleures politiques pour impulser le progrès agricole en Afrique. Cette rencontre m’avait fortement marqué. Mais la vie nous a réservé la surprise d’une deuxième rencontre au Congo l’année suivante. Et pendant 30 ans, nous n’avons pas arrêté de discuter sur ces questions, au Congo et en Belgique !

 

Au Kivu  en 1985 : combat contre la malnutrition dans le Kivu montagneux

De retour au Kivu en octobre 1985, j’ai été embauché à l’ISP, mais en même temps, j’ai commencé des activités d’animation au développement. Lors d’une conférence que je donnais à l’Institut supérieur de développement rural (ISDR) de Bukavu, j’ai fait la connaissance de Pierre Lumbi, alors Secrétaire général de Solidarité paysanne. Il était aussi revenu de France où il avait fait ses études universitaires. Il démarrait le travail d’appui aux projets des communautés paysannes dans la plaine de la Ruzizi et au bord du Lac Tanganyika. Il m’a proposé de rejoindre son équipe pour renforcer le côté méthodes d’animation des communautés. Je lui ai proposé d’étendre sa zone d’action  sur le Kivu des montagnes où la densité de la population est plus forte et les problèmes plus marqués en milieu rural. J’ai pris une place dans l’équipe dirigeante de Solidarité paysanne.   

S’agissant du Kivu montagneux, compte tenu de la complexité du milieu, nous avons décidé d’y mener une étude participative qui devait déboucher sur l’action. Les associations Frères des Hommes France et Novib Pays-Bas nous ont apporté des moyens financiers et un appui technique pour une période de 6 mois. Qui était recruté pour cette étude ? Hugues Dupriez ! 

Naturellement, je suis devenu homologue de Hugues Dupriez dans notre organisation. Après une première tournée d’identification de la zone d’étude, il décide que nous devons travailler avec une équipe locale. Nous recrutons 2 jeunes finalistes de l’ISDR  (Immaculée Birhaheka et Charles Lunjwire) et un ancien séminariste (Eugène Basirwa), qui avait une connaissance parfaite du terroir. Hugues organise alors notre formation sur la méthodologie de recherche action. La mission de l’équipe était de collecter les informations à travers l’observation et des interviews in situ dans une centaine de localisations identifiées. Il fallait aussi identifier les formes d’organisation locale et les initiatives entreprises. Hugues n’avait pas besoin d’être permanent au Kivu, mais de venir  chaque mois pour apprécier le travail fait par l’équipe et renforcer ses capacités techniques. Les sessions avec lui consistaient à regrouper les informations collectées et à les analyser pour identifier les tendances et les perspectives réalistes. Face aux drames du milieu, il était de plus en plus convaincu qu’il ne fallait pas une étude pour une étude. Il fallait absolument déboucher sur  l’action de développement en appui aux efforts locaux des organisations paysannes. Pour cela, il  fallait compter sur les capacités d’une équipe, des techniques capables de s’approprier des résultats de l’étude, de bien communiquer avec la population, et  profiler les actions à mener. Il fallait déboucher sur un programme qui mobilise la population sur la résolution de ses problèmes.

Encore fallait-il que ce principe soit compris par les ONG du Nord et par les dirigeants de Solidarité Paysanne. Étonnamment, pour elles, l’étude devait servir principalement pour le plaidoyer auprès des gouvernements européens et des multinationales qui exploitaient les belles terres du Kivu par des plantations de quinquina, de café et de thé, sans contrepartie substantielle pour le développement du milieu. Hugues devait batailler au-delà des termes de référence pour convaincre que l’étude révélait des situations beaucoup plus complexes, et qui interpellaient de manière prioritaire à l’action dans le milieu. Les résultats prouvaient que les facteurs à la base de la malnutrition dans les familles rurales pauvres étaient multiples. Il y avait la poursuite d’une exploitation coloniale des terres par des multinationales occidentales. Mais il y avait  aussi la mauvaise gouvernance des services de l’Etat, le poids du système féodal traditionnel, l’exploitation minière clandestine, le niveau d’éducation et d’information faible de la population… Il fallait donc une réponse intégrée, portée par les communautés avec l’appui d’une équipe technique capable de se déployer dans ce milieu. A la présentation des résultats et des recommandations, Frères des Hommes et Novib ont estimé que nous avions noyé les responsabilités des sociétés multinationales et que le travail à faire au Nord n’était pas suffisamment dégagé.

Convaincus que nous étions dans le bon chemin et que nous étions capables d’apporter une réponse aux multiples besoins exprimés par nos communautés, l’équipe d’étude a décidé de mettre en œuvre les recommandations de l’étude, indépendamment de Solidarité paysanne. C’est ainsi que fut créée ADI Kivu, à la suite d’une divergence méthodologique et politique. Face à notre détermination, Hugues, homme à caractère coriace, décide aussi de tourner le dos à Frères des Hommes et à Novib pour soutenir notre aventure. Il croyait aussi aux résultats de l’étude, en notre démarche et en notre équipe. Il n’a pas hésité de payer de sa poche ses voyages au Kivu pour nous conseiller sur le travail d’Adi Kivu sur le terrain.

C’est ainsi qu’il nous a aidés à ouvrir les portes des organisations belges dont SOS Faim et le CNCD/NCOS. Plus tard, Oxfam UK s’est joint pour appuyer notre programme  pluriannuel. Et finalement, le Programme Kivu de l’Union européenne est venu  financer nos grands projets. En quelques années, les associations paysannes ont réalisé des centres de santé, des adductions d’eau potable, des programmes de microfinance au profit des associations de femmes, des centres de stockage de la production agricole, des travaux de drainage des marais, des coopératives de production et de commercialisation…. Le progrès n’était plus un rêve, il était en marche !   

En 1989, la réputation de ADI Kivu s’était répandue au niveau national, de telle manière  que le Ministre du Plan et le Représentant de l’Union européenne  sont  venus expressément de Kinshasa au Kivu, en aller-retour, pour inaugurer les projets des communautés paysannes ! Aussi, informé de notre travail par Mme Colette Braeckman,  le Ministre belge M. Geens, accompagné du Gouverneur de la province, se sont arrêtés à Kavumu pour visiter nos projets avant de poursuivre leur route jusqu’à l’hôpital de Katana où la coopération belge soutenait un grand projet médical.

 

Hugues Dupriez et les défis de l’agriculture paysanne au Kivu

Hugues nous rappelait fréquemment que le succès fulgurant de notre organisation exigeait de notre équipe un fonctionnement démocratique et une excellente gestion. Je me souviens de nombreuses soirées à Bukavu et à Nivelles où il n’arrêtait pas de me parler du respect du principe de la collégialité et de la démocratie interne. Il fallait maintenir à tout prix une bonne méthode de travail pour espérer aller plus loin encore. Il fallait gagner toujours la confiance des communautés paysannes et des partenaires de développement. Les modèles n’étaient pas nombreux autour de nous. Nous reprochions au système dictatorial de Mobutu d’avoir limité les libertés publiques, la  participation du peuple et la créativité collective. Ce qui a précipité la ruine du pays. Pour Hugues, il était plus convenable de construire le pays par le bas, à travers des initiatives efficaces et des organisations de qualité. Et quand je lui demandais comment l’on pouvait prévenir une certaine tendance à l’anarchie dans une organisation où l’autorité est faible, il rétorquait que l’Afrique en avait assez des dictateurs !

L’effondrement du mur de Berlin était un signe des temps que les dirigeants africains devaient percevoir. Ils devaient rapidement réformer les institutions de leurs pays et adopter la marche de la démocratisation. Leur négligence a précipité la Région des Grands lacs dans un crise sans précédent. Il y a eu l’essoufflement du régime Mobutu, et la montée des revendications populaires ayant débouché sur l’organisation de la  Conférence nationale souveraine à Kinshasa. Il y a eu la crise rwandaise avec le génocide des Tutsi de triste mémoire, suivi du déversement des populations hutu sur le Kivu. Il y a eu les guerres du Congo, la chute de Mobutu et la prise du pouvoir par Laurent  Kabila. Les années 1990 étaient devenues véritablement difficiles pour les Congolais et particulièrement pour les communautés de l’Est du pays. Durant toutes ces années, les interventions humanitaires ont pris le pas sur le travail de développement.

Mais Hugues a continué à venir à Bukavu pour encourager les acteurs de développement du Kivu. Il rappelait que l’aide humanitaire n’est pas un instrument de développement, et qu’il fallait croire dans les capacités des paysans à réinventer leurs systèmes de production et garder leur dignité. Chez ADI Kivu, il s’est arrimé au  Service d’appui agricole et a soutenu le travail de notre ingénieur agronome Sylvain Mapatano avec qui il a travaillé en binôme. Il fallait mobiliser les jeunes ruraux qui semblaient n’avoir d’autre alternative que les groupes armés. Ils ont lancé les ateliers « école aux champs » à travers les territoires de Kabare et Walungu. Ils ont encouragé les paysans à monter les « brigades agricoles » pour affronter les problèmes des filières. Ainsi sont nées les brigades manioc, les brigades café, les brigades pommes de terre… dans lesquelles les paysans devaient découvrir ensemble les solutions locales à leurs problèmes en partant de leurs expériences et traditions. Il fallait ainsi se débarrasser du langage de la dépendance que les politiques ambiantes diffusaient. Ils ont encouragé  les agronomes de l’INERA et les moniteurs agricoles de l’Etat et d’autres cadres d’encadrement rural à découvrir un nouveau rôle et une nouvelle méthode. Il fallait apporter aux espaces redécouverts les informations techniques et les outils scientifiques à la démarche paysanne. Nous avions inventé un nouveau langage de développement agricole !

 

Kinshasa 1993 : influencer les politiques gouvernementales en faveur du monde rural congolais

 

En 1991, je devais quitter le Kivu pour m’installer et travailler à Kinshasa. En effet,  j’étais élu Secrétaire exécutif du Conseil national des ONG de développement du Congo (CNONGD). J’étais convaincu qu’à travers cette plateforme nationale, les dirigeants pouvaient écouter les réclamations de la population rurale du pays. Dans ma nouvelle fonction, j’avais là une chance unique de contribuer à mettre le peuple congolais au cœur de la démocratisation et de transformer la société civile congolaise en une force de changement. C’était une occasion de participer à la lutte pour une meilleure gouvernance de notre pays. ADI Kivu pouvait ainsi être à l’avant-garde d’un nouveau discours de développement national impulsé de la base.

Hugues considérait que mon ambition à travailler au niveau national était une perte pour le Kivu. Il m’a exprimé son mécontentement plusieurs fois. Mais j’étais bien  conscient que j’étais un organisateur social, un pédagogue de développement rural,  engagé dans la marche historique du peuple congolais pour le changement. Kinshasa était le centre d’impulsion de la politique de développement du pays, il fallait bien y être pour contribuer de manière substantielle. J’ai démarré le Secrétariat exécutif du CNONGD, organisé ses services et lancé les programmes nationaux. J’ai reçu le soutien de partenaires africains, belges, hollandais, britanniques, allemands, canadiens et américains. J’ai organisé de multiples sessions de formation des animateurs de la société civile et des ONG de développement  à travers le pays, tout en participant à la CNS (Conférence Nationale Souveraine). En 1993, je fus même nommé Vice-ministre de l’agriculture et du développement rural par le Premier Ministre Etienne Tshisekedi. J’ai cru que nous avions enfin l’occasion d’impulser le progrès du milieu rural congolais. Mais le rêve était bref, car le Président Mobutu n’a pas laissé travailler Etienne Tshisekedi, considérant son opposant comme imposé par la CNS.

Au Kivu, Hugues Dupriez et Sylvain Mapatano ont poursuivi leur travail à ADI Kivu malgré un contexte très difficile. Ils ont systématisé « la méthodologie Diobass » et ont voulu l’asseoir dans une institution nationale Diobass Congo et un réseau  international Diobass international. Hugues a regroupé ses amis d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale dans l’association internationale dont il a confié la coordination à Hugues Debolster. J’ai été invité plusieurs fois à Nivelles pour siéger dans le Conseil d’administration.

En janvier 2000, mon 2e mandat au CNONGD était fini. Mais le pays était toujours  en guerre et divisé en deux. Une partie dirigée par le gouvernement et une autre par la rébellion. Je ne pouvais pas retourner au Kivu avec ma famille. J’ai rassemblé des collègues et nous avons fondé le Centre national d’appui au Développement et à la participation populaire, CENADEP en sigle. Il fallait poursuivre la lutte pour la paix et le progrès du Congo. Nous avions établi différents départements, entre autres un Département d’accompagnement agricole. La première action menée était de diffuser de la documentation et des manuels techniques dans les écoles agricoles du pays. Un sérieux défi dans un pays détruit par les guerres et aux infrastructures dégradées. Ce fut donc « l’opération mini bibliothèques pour les écoles techniques agricoles« . Nous avons envoyé des milliers de livres de Terres et Vie par petits colis  dans les écoles de formation des agronomes du pays. Cette opération fut soutenue par le Ministère de l’enseignement primaire et secondaire et par la Coopération belge. La 2e activité a été menée dans l’esprit de concrétiser la réunification du pays en 2003. Il fallait répandre la méthodologie Diobass dans d’autres provinces. Nous avons organisé avec Hugues un atelier Diobass à Tshela, dans la province du Bas-Congo, à l’ouest du pays. Des villages entiers appuyés par des techniciens venant des structures de l’INERA et de l’Est du pays y ont participé.

Mais en 2003,  j’étais rattrapé une fois encore par l’histoire du pays. Après le Dialogue Intercongolais de Sun City, j’ai été nommé par le Président Joseph Kabila   Coordonnateur national du Comité préparatoire de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs. Mon bureau était au sein du Ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Je ne pouvais plus assumer de fonction exécutive dans les ONG. Mais j’étais considéré comme l’homme de la mobilisation de la société civile dans les efforts de pacification du pays. Cependant, je suis resté membre de ADI Kivu, du CENADEP et de DIOBASS International, ce qui m’a donné l’occasion de continuer à participer aux échanges sur l’agro-écologie et la recherche participative en milieu rural.   

Mes relations avec Hugues Dupriez sont restées solides jusqu’à sa mort. Nous échangions régulièrement sur ses missions d’appui au Kivu. Je facilitais amicalement et dans la mesure du possible ses visites à Kinshasa où il venait travailler avec divers acteurs du gouvernement et de la coopération internationale. Il faisait de même pour moi lors de mes séjours annuels à Bruxelles où je suis invité régulièrement dans les conférences internationales et surtout dans les assemblées générales annuelles de SOS Faim Belgique dont je suis membre. Voilà comment Hugues Dupriez et moi avions façonné notre amitié belgo-congolaise pendant les 35 dernières années. Voilà  pourquoi sa disparation me laisse un vide !

Je remercie la famille Dupriez, Colette  Braeckman, l’équipe de Adi Kivu, du CenadepP et de DIOBASS, mon épouse Espérance Kajeje et mes enfants pour avoir facilité et agrémenté les différents moments de notre cheminement avec Hugues Dupriez. Repose en paix, cher Hugues. Ton travail au Kivu continuera !